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Démocratie électronique. Nouvelles formes d’engagement ou renforcement des clivages?
19 mars 2015
Maison des Sciences de l’Homme Val-de-Loire
33 allée Ferdinand de Lesseps, 37200 Tours
L’avènement du numérique ces vingt dernières années a entraîné une série de bouleversements dans notre vie quotidienne et a renouvelé les registres de la mobilisation et les pratiques de communication dans le domaine politique. Les notions de « démocratie électronique », de « cyberdémocratie » ou d’« hyperdémocratie », utilisés pour désigner le couple démocratie/internet (Mabi, Théviot, 2014), recouvrent un large champ thématique, allant de l’e-administration et du vote en ligne au droit à l’information (diffusion des données publiques) et à la transparence de la vie publique (« open government »), de l’égalité d’accès aux nouvelles technologies (« fracture numérique ») et à leurs effets sur les débats politiques et les mouvements sociaux…
Qu’en est-il pour la participation à la vie locale et aux projets urbains ? L’e-participation, avec ses conseils de quartier, sondages, référendums ou forums en ligne (Bailleul 2008), ne vient pas remplacer la démocratie participative, elle en est une variante technologiquement équipée. La démocratie électronique se définirait alors comme « l’ensemble des dispositifs et procédures mobilisant les technologies de l’information et de la communication en vue de favoriser la participation des citoyens au contrôle, à la discussion ou à l’élaboration des décisions publiques » (Wojcik, 2013).
Mais la vision techniciste de la démocratie électronique laisse en suspens la question des usages et des groupes sociaux qui s’approprient ces nouveaux outils. Est-ce qu’Internet favorise la participation politique de tou-te-s ? Est-ce qu’il permet de nouvelles formes d’engagement ou seulement des transformations de pratiques existantes ? Ces questions ne semblent pas rencontrer de réponse univoque dans les réflexions académiques. Si les recherches ont beaucoup privilégié l’étude d’arènes politiques officielles, l’analyse d’espaces politiques informels émergents sur le net a été jusqu’alors moins développée. Certains résultats suggèrent que la consultation en ligne serait plus inclusive, et que les publics touchés, en ligne et hors ligne, seraient différents. Mais le potentiel démocratique des nouvelles technologies est relativisé dans d’autres travaux, qui mettent au contraire en évidence le renforcement des élites traditionnelles (Monnoyer-Smith & Wojcik, 2014).
Programme
9h30 – Accueil des participants
10h – Introduction. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, une réelle plus-value pour la démocratie participative ?, Patrick MOZOL, maître de conférences HDR en droit, Université de Tours, chercheur d’ECLIPS.
10h15 – Retours d’expériences :
• Vers une gouvernance contributive, quelques axes pour développer le pouvoir d’agir. Retour d’expérience sur une politique publique du numérique – Michel BRIAND, membre du Conseil National du Numérique, élu à Brest de 1995 à 2014
• Quelques enseignements en matière de participation numérique dans les quartiers de la politique de la ville. A partir notamment de l’exemple de la M@ison de Grigny (69) – Jacques Houdremont, conseil et accompagnement « Le fil des idées »
• Retour sur l’expérience de l’Agora Rabière – Mickaël Clément, association Résoudre, Joué-les-Tours
14H30 – Présentation de recherche. Tous urbanistes ? Utopies et réalités des dispositifs numériques dans le domaine des projets urbains. Hélène BAILLEUL, maître de conférences en aménagement et urbanisme, Université Rennes 2